Chroniques Livres

Dry – Neal et Jarrod Shusterman

Chez Robert Laffont dans la Collection R, Novembre 2018, 450 pages.
Ma note : 5/5 ♥

Quatrième de couverture :
Avez-vous déjà eu vraiment soif ? La sécheresse s’éternise en Californie et le quotidien de chacun s’est transformé en une longue liste d’interdictions : ne pas arroser la pelouse, ne pas remplir sa piscine, limiter les douches… Jusqu’à ce que les robinets se tarissent pour de bon. La paisible banlieue où vivent Alyssa et sa famille vire alors à la zone de guerre. Soif et désespoir font se dresser les voisins les uns contre les autres. Le jour où ses parents ne donnent plus signe de vie et où son existence et celle de son petit frère sont menacées, Alyssa va devoir faire de terribles choix pour survivre au moins un jour de plus.
À la croisée des sagas U4 et la 5e vague, un roman catastrophe aux accents prophétiques. Par l’auteur de la trilogie best-seller La Faucheuse, Neal Shusterman, et son fils.

Mon avis :
Après le coup de cœur qu’avait été le premier tome de La Faucheuse de Neal Shusterman, paru également dans la Collection R, j’étais très curieuse de découvrir ce nouveau roman. Un one-shot écrit à quatre mains avec son fils, Jarrod, nous plongeant dans un univers quasi apocalyptique quand des adolescents se retrouvent livrés à eux-mêmes en pleine « crise de l’eau ». Et cela n’a pas loupé, cette lecture a été un vrai dépaysement et m’a donné affreusement soif !

Nous découvrons d’abord Alyssa, une adolescente au quotidien assez classique, qui vit avec ses parents, son oncle, son petit-frère et leur chien dans un quartier pavillonnaire en Californie. Cela fait quelques semaines qu’une sécheresse s’abat sur les Etats-Unis et qu’ils doivent faire attention à leur consommation d’eau : les restrictions diverses et variées ne cessent de tomber… mais jusqu’à présent, rien d’ingérable. Jusqu’à ce que les robinets cessent de couler et que l’eau ne vienne plus jusqu’à eux. Si la menace était réelle depuis quelques temps, personne ne s’attendait vraiment à ce que l’eau disparaisse. C’est une denrée tellement facile à obtenir : après tout, il suffit d’ouvrir le robinet pour l’obtenir. C’est tout simple. Et pourtant…

C’est quand les machines de désalinisation sont mises en route sur la côte que les parents d’Alyssa décident de partir pour ramener de l’eau potable. Maintenant seuls, Alyssa et son frère vont finalement demander de l’aide à leur voisin, un garçon un peu bizarre (mais avec beaucoup d’humour) qui vit dans un véritable bunker avec ses parents qui eux avaient déjà tout prévu pour la fin du monde. Sur la route, ils rencontreront deux autres adolescents qu’ils embarqueront avec eux, sans vraiment avoir le choix. C’est cette petite troupe de cinq adolescents que l’on va suivre tout au long du roman alors qu’ils tentent d’abord de trouver de l’eau, mais aussi de retrouver les parents d’Alyssa et surtout… de survivre. Livrés à eux-même, ils vont réaliser que sans eau, l’homme est capable du pire et devient la pire des créatures.

Ce roman se dévore. Présenté comme un roman pour adolescents, je suis persuadée qu’il peut plaire au plus grand nombre et aux fans du genre dystopique, amateurs de Hunger Games, La 5ème Vague et autres sagas littéraire à succès du même type, par exemple. J’étais curieuse au début de savoir comment l’histoire allait évoluer et surtout comment les auteurs allaient nous embarquer dans cette aventure à l’aspect catastrophe, mais je me suis finalement prise au jeu et j’ai eu terriblement soif tout au long de ma lecture. C’était diablement efficace et je vous conseille vivement de vous munir d’une bouteille d’eau fraîche si vous pensez vous attaquer à ce roman. J’ai également beaucoup aimé l’originalité du roman, en dehors du sujet abordé : pas de niaiserie adolescente et de raccourcis ici. L’intrigue est intelligemment ficelée, les personnages sont raisonnés et attachants, on prend beaucoup de plaisir à les suivre. Et surtout : pas de triangle amoureux ou de romance qui ne sert à rien, et rien que pour ça, j’ai envie d’embrasser les auteurs. L’écriture de Neal et Jarrod Shusterman est incisive, ils n’hésitent pas à nous confronter à la pire des situations possible pour l’homme. On découvre la facette la plus sombre de la survie.

Derrière le road-trip et l’aventure, j’ai surtout apprécié l’aspect écologique du roman qui nous pousse à nous questionner sur notre propre consommation de ressources naturelles, un sujet plus que jamais d’actualité. Le réchauffement climatique, la disparition d’espèces sauvages, les déchets de plus en plus nombreux et difficiles à éliminer, la destruction de zones sauvages… tous ces éléments qui peuvent sembler lointain mais qui ont un impact direct sur notre quotidien. Les personnages ne ressortiront pas indemnes de leur voyage, mais le lecteur non plus, qui se retrouve lui aussi embarqué dans cette aventure.

En bref, une lecture intelligente et terriblement efficace, je la recommande à tous ! 🙂

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